Au début était

Aralthia peinait à retrouver son souffle. La visière de son casque de survie était totalement opaque, obscurcie par une matière gluante et collante inconnue. Ses gestes étaient autant imprécis que son esprit confus. Elle sentait la panique poindre et dans un sursaut de lucidité improbable elle rassembla son courage puis pris une profonde inspiration. Lui revint à l’esprit cette maxime que son père lui enseigna, 3 ans plus tôt à bord du vaisseau-mère qui convoyait une humanité condamnée à sa perte vers une nouvelle terre :

Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l’esprit.          
La peur est la petite mort qui conduit à l’oblitération totale.        
J’affronterai ma peur, je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi.           
Et lorsqu’elle sera passée je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Et là où elle sera passée il n’y aura plus rien.        
Rien que moi.

Alors qu’une avarie menaçait la vie des quelques 27800 passagers et qu’on pensait déjà à une éventuelle évacuation d’urgence, la peur s’était sournoisement immiscée au sein du vaisseau-mère au point de voir apparaître l’entame d’un effroi général. La moitié de la population du bâtiment avait alors contracté ce que les spécialistes en santé-psy appelaient « le mal du sur-être » Culpabilisation, sacrifice inutile, soudaine peur de l’inconnu après plusieurs générations de voyage interstellaire, tels étaient les principaux symptômes de cette calamité encore peu connue car seulement hypothésée.

C’est ainsi que débute l’histoire passionnante d’Aralthia fille de Boris, à bord du vaisseau-mère menant l’humanité vers un nouveau monde totalement inconnu !

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